Fun : 8 |
Technique : 8 |
Style : RPG |
Infos : SQUARESOFT / 2 CD / 1 Player / Memory
Card 1 Block (USA) |

Après le Cinematic RPG, le Manga RPG !
L'année 98 aura été pour Square l'année de la diversification après le succès
planétaire de FF7 sur PSX : les sorties USA nous ont réservé le meilleur (FF Tactics,
Brave Fencer Musashiden) comme le pire (SaGa Frontier et Parasite Eve pour la durée de
vie...). Le seul "véritable" RPG de Square pour cette année sera sans aucun
doute Xenogears (puisque FF8 semble repoussé à Janvier 99), que les japonais ont
apprécié dès février 98 et qui arrive enfin en version anglaise. Avec Xenogears
Squaresoft revient au pur RPG Japonais avec pour thème l'univers très "manga"
des Robots géants (genre mechwarriors). Les cinématiques en images de synthèse qui sont
la marque de fabrique des jeux Square ont été içi remplacées par des séquences
"dessins animés" qui rappellent fortement les plus beaux passages de
"Albator" et autre "capitaine Flamme" (désolé pour les amateurs de
manga mais ma culture japanime s'arrête là ;-).
Le premier point fort de Xenogears est de reprendre la représentation "tout 3D"
de Brave Fencer Musashiden (ou FF Tactics) mais en applicant une architecture beaucoup
plus complexe et vaste. Dès les premiers pas dans le village du héros, on reste subjugé
devant la performance accomplie par Square pour caser autant de détails, en intérieur ou
en extérieur, dans les 2 malheureux Méga-Octets de RAM de la PSX ! Le nombre de
personnages simultanément à l'écran est aussi impressionnant et ceci est rendu possible
grâce à une astuce : tous les personnages sont des sprites et non en 3D, ce qui renforce
d'autant le coté "manga" mais donne à l'ensemble un coté un peu trop
"pixélisé" (mais il fallait faire un choix entre quantité et qualité...).
On prend les mêmes (histoires) et on recommence.
Dans le monde de Xenogears, deux pays sont en guerre et disposent de Robots géants,
les Gears pilotés par des soldats, pour s'affronter. L'intro du jeu nous montre comment
un gigantesque vaisseau spatial est victime d'un "virus" et s'autodétruit, une
mystérieuse femme observant le crash du vaisseau sur terre... Le Héros du jeu se nomme
Fei, et comme d'habitude avec Square (et les RPG Japonais en général), il a énormément
de problème avec sa mémoire. Il fût recueilli dans le village de Lahan quelques années
avant le début de l'aventure et ne connait rien de son passé. Lorsque l'histoire
débute, son meilleur ami prépare son mariage avec sa meilleure copine ! L'occasion de
découvrir les talents principaux de Fei, à savoir une grande maitrise des arts martiaux
et un don naturel pour la peinture... et aussi la possibilité de contrôler les fameux
Gears.
On sent les innombrables possibilités offertes par Xenogears après la première heure de
jeu, lorsque Fei quitte le Village et effectue ses premiers combats aléatoires. Le
système de combat reprend dans les grandes lignes le standard imposé par le grand frère
FF7, à savoir temp réel (avec une "barre de temps"), choix entre attaque
physique, magique ou objets et gestion de plusieurs personnages. Les spécificités de
Xenogears sont assez nombreuses et originales : les attaques physiques sont déterminées
selon 3 niveaux de puissance (3 boutons du Pad) que l'on peut enchainer suivant les Points
d'action disponibles (ceux-ci évoluent selon le niveau d'expérience du perso). Ainsi au
début on peut effectuer 3 attaques faibles, ou bien 1 attaque moyenne et 1 faible ou
encore 1 seule attaque forte. Ce système oblige le joueur à varier constament l'ordre de
ses attaques car c'est le seul moyen d'apprendre des "combos" (séquence de
boutons) de plus en plus complexes. Il est même possible de conserver des Points d'action
d'un tour sur l'autre afin de réaliser un enchainement de "combos" ! La Magie
est très classique et varie en fonction de la personnalité du perso (soin pour le
docteur, attaques pour Fei...), tout comme le type d'attaque d'ailleurs (il faut voir Fei
enchainer 2 coups de coudes avant de saisir son adversaire pour le projeter en l'air et
lui assainer un coup de boule fatal !!!). Toutes les actions en combat sont ponctuées de
petits "cris" sympathiques et de bruitages qui donne un coté "jeu de
baston", avec des animations très "dessin animés". Seuls les effets
spéciaux sont sous le niveau de Final Fantasy (moins "fins") mais restent
appréciables.
L'inventaire est ultra conplet avec Gestion des équipements et des statuts des
personnages et des Gears, des combos apprises par les persos, des sauvegardes (sur la
carte du monde ou près des "Memory Cube"), etc... Les caractéristiques
déterminant les persos sont bien évidemment les Points de Vie, d'Expérience et de Magie
("ether" ou "chi"), les pourcentages d'attaque et de défense,
l'agilité et quelques autres encore.
Goldorak, le retour...
Pour se démarquer de ses concurrents et pour apporter un vraie touche d'originalité
par rapport à ses précédents RPG sur PSX, Square nous propose donc un nouveau type de
combats à bord des Gears : l'interface est légèrement modifiée puisque les Robots
possèdent des caractéristiques propres (Armure, Fuel, Booster, Charge,
"amplificateur" de sorts magiques) et une "personnalité" adaptée à
leur pilote. Ils évoluent aussi selon leur Points d'expérience comme les personnages du
jeu ("combos").
Les petites séquences 3D ou "japanime" qui interviennent tout au long du
déroulement de l'histoire sont assez nombreuses. Comme de coutume avec les scénarios
japonais, l'intrigue est compliquée à cause des très nombreux intervenants, chacun
possèdant une personnalité et un but propre. Cet aspect est renforcé par la
possibilité de parler à tout le monde, même au plus anecdotique passant, et tous auront
leur mot à dire ! J'insiste encore sur la richesse des décors, particulièrement à
l'intérieur des maisons, et sur les transitions rapides qui permettent au joueur d'être
constamment "dans l'action".
Squaresoft remonte grandement dans mon estime car il faut bien dire qu'après des
déceptions comme SaGa Frontier et, dans une moindre mesure, Parasite Eve, je
désespérais de retrouver un bon RPG pour 1998 avec une durée de vie vraiment à la
hauteur. Xenogears est LE RPG américain de cette fin d'année, varié et intéressant,
qui n'a pas la "folie" d'un Final Fantasy (pas de jeux d'arcade...) mais qui est
d'un niveau vraiment supérieur aux productions des autres éditeurs sorties ces derniers
mois en version anglaise (Breath of Fire 3, etc...). Les amateurs peuvent se jeter dessus
sans problème, ils se régaleront des rebondissements de l'histoire et de l'évolution de
leur persos. Les autres peuvent sans doute passer leur chemin, Xenogears n'étant pas
aussi "grand public" que FF7.
Jeu fini :
Plus de 60 heures pour finir ce magnifique jeu ! Le scénario est si compliqué et le
nombre d'intervenants si nombreux qu'on a tendance à ne plus savoir ce qu'il faut faire.
C'est peut-être le seul point noir à signaler sur ce chef d'oeuvre, à trop vouloir en
raconter, on fini par perdre le joueur. Certe je ne vais pas me plaindre pour une fois que
l'histoire d'un jeu vidéo s'adresse aux adultes et pas aux moins de 12 ans ! Les
références philosophiques et religieuses sont surprenantes et beaucoup plus poussées
que dans FF7. La séquence de fin est bien évidemment époustouflante et, sans vouloir
vous gacher la surprise, les deux héros se retrouvent nus face au créateur !! Les
passages "dessin animé" sont d'ailleurs présents uniquement lors des
premières heures de jeu (on en voit également au début du second CD), elles sont
ensuite remplacées par des cinématiques 3D. Alors que Final Fantasy mise principalement
sur les effets spéciaux en tout genre et les innombrables "mini-games",
Xenogears s'appuie sur l'histoire avant tout (il y a même de longues séquences narrées
par les héros où le joueur ne peut intervenir !). C'est le coup de maitre de Square pour
1998 !
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