Ultime
Alors
là, fini de plaisanter. On pose les bouquets de fleurs, les sucettes
et la menthe à l'eau. Cette fois-ci on le tient, le voili le voiça,
le jeu de baston définitif sur PS2. Soulcalibur III, mesdames messieurs.
Vous pourriez applaudir quand même ;-) Diantre ! Plus nerveux que Tekken,
plus complet que Virtual Fighter, Soulcalibur dans ce 3e épisode est
une sorte d'apothéose dans la catégorie des jeux de gnons et de
côtes fêlées. Pour nos ami(e)s handicapés du bulbe
qui sortent d'une longue léthargie ou d'une séance de télé-réalité,
rappelons que la série des "Soul" se caractérise par
l'emploi d'armes par les combattant(e)s. Epées de tailles variables,
katanas, haches, nunchak', lances, massues, tout l'attirail du gentil psychopathe.
Le gameplay reste très simple d'accès avec son système
basé sur trois boutons d'attaque et un pour la garde. Rien que de très
conventionel sur ce point, on combine directions et attaques pour porter différents
coups, avec aussi les traditionnels mouvements spectaculaires qui te défonce
la ganache ! Le jeu évite cependant le gore à outrance, pas d'hectolitres
de sang, on est dans l'heroic-fantasy japanisant le plus débridé.
Mais ça reste bien jouissif dans le style charcuterie fine, les animations
et les postures en mettent véritablement plein les mirettes, vêtements
et cheveux au vent, morceaux de décors qui valdinguent, ça envoi.
Les rings sont parfois clos, dans ce cas on peut se servir des murs pour y projeter
ses collègues, parfois délimités avec partie immédiatement
perdue pour qui en sort.
Au niveau visuel SC3 en impose, même sur une PS2 qui accuse son grand
âge. Les personnages sont très détaillés avec une
profusion de costumes chatoyants et d'effets lumineux. Et que dire des environnements,
depuis les salons décorés façon Versailles aux extérieurs
avec soleil couchant ou nuit zébrée de flèches enflamées.
On retrouve aussi avec bonheur la musique symphonique qui a fait la renommée
de la série. Elle apporte un supplément de grandeur à un
titre qui en jette déjà par ailleurs. Soulcalibur III n'est pas
qu'une performance graphique et sonore, c'est surtout un nombre hallucinant
de modes de jeux, dont le premier Wargame-like dans une production de ce genre
!
Quatre
jeux en un
On
connaissait les modes beat'em all ou "bowling" de Tekken, ou bien
encore l'intelligence artificielle adaptative de Virtua Fighter. Soulcalibur
III atteint une nouvelle étape dans les modes de jeux qu'il offre, surtout
concernant le jeu en solo. On débute avec 18 persos, plus 7 à
débloquer (et d'autres encore, surprise surprise). Les habitués
reconnaitront Siegfried le Chevalier, Taki la Ninja, Cervantes le pirate mort-vivant,
Sophitia l'Athénienne, etc. Toute la famille est là, avec trois
petits nouveaux dont une charmante jeune femme armée d'une ombrelle mortelle
!
Il existe 4 modes de jeu principaux dans SC3, auquel il faut ajouter le Versus
contre un autre humain, l'entrainement, le musée et, pour la première
fois dans un jeu de baston, la possibilité de créer un (ou une)
combattant(e) de toute pièce. Nous y reviendrons en détail of
course.
Les "Combats en arènes" représentent le mode de jeu
le plus classique, il est scindé en deux options : jeu direct ou missions.
Le premier est un affrontement basique contre un adversaire dirigé par
l'ordinateur, trois victoires et vous gagnez le match. Le second vous met face
à un objectif précis pour remporter la partie : projection contre
les murs de l'arène, garder une bombe le plus longtemps possible et la
donner à l'ennemi juste avant qu'elle n'explose, battre un colosse de
pierre sans se faire écraser... Dans ces missions vous obtenez un trophée
selon vos performances et débloquez de nouveaux challenges au fur et
à mesure.
Vient ensuite les "Légendes des Ames" qui sont en fait des
"story mode" pour chacun des personnages. Vous enchaînez une
dizaine de combats pour découvrir l'histoire des fighters et fighteuses
(un seul combat par match), avec régulièrement des choix à
faire par le joueur dans le scénario et des actions durant les cinématiques.
Ce mode est bien sûr un des moyens de dévoiler de nouveaux persos
mais aussi armes, habillements et objets divers, ainsi que du fric pour faire
ses emplettes.
Les "Tournois" vous mettent en compétition avec plusieurs autres
challengers dans une suite de matchs de difficulté croissante. On y trouve
même un mode "Ligue" comme pour un championnat de foot, avec
comptabilisation des succès et défaites pour votre poulain et
classement. Si vous parvenez dans les finalistes, à vous la gloire (accessoirement)
et le pognon (c'est ce qui compte après tout ;-).
Enfin, soul-cerise sur le gâteau-calibur, les "Chroniques de l'épée".
Cette fois vous prenez la tête d'une armée pour partir conquérir
les pays voisins. C'est pour ainsi dire un genre de Wargame allégé
avec des grosses tranches de combats, bien sûr. Vous allez devoir fabriquer
un personnage du néant, depuis ses armes favorites jusqu'à son
aspect physique et son habillement. Voyons comment cela fonctionne.
Un
Wargame-RPG-action, dingue non ?
L'amateur
de jeux de rôle va enfin pouvoir prendre son pied dans un jeu de combat.
Après avoir choisi le "métier" de votre avatar (ce qui
détermine quelles armes il va utiliser), on accède à une
personnalisation très fouillée de son (ou sa) guerrier(e). Tout
est configurable, avec un large choix de couleurs pour chaque élément
: choix du visage (coiffure, yeux, etc), une quinzaine d'emplacements pour l'habillement
(chaussures, et même chaussettes, jambes, taille, torse, cou, chapeau,
c'est la folie !). Des cinglés proposent d'ailleurs sur Internet les
options à choisir pour recréer des héros d'autres jeux
vidéo, comme par exemple ceux de Square-Enix (à vous les héros
de Final Fantasy ;-).
Votre alter-ego va être déterminé par quelques caractéristiques
connues des RPG, force, agilité, points de vie, etc, et verra son expérience
évoluer au fil des batailles. De cette façon vous ferez de plus
en plus de dégâts en combat, serez plus résistant aux coups,
plus rapide dans vos déplacements.
Les "Chroniques de l'épée" sont une véritable
saga, découpée en chapitres, avec à chaque fois des conditions
de victoire et de défaite. Chaque partie débute sur une carte
avec votre forteresse et celle de l'ennemi, et des forts présentant des
points de contrôle reliés par des routes. Votre but sera généralement
de conquérir le château adverse sans perdre le votre. On déplace
ses acolytes (votre perso et ses compagnons) en temps réel sur les chemins,
dès qu'on croise un ennemi on passe en mode baston "classique".
On peut aussi se réfugier dans les forts qu'on contrôle pour regagner
de l'energie. Pour vaincre les boss il faudra souvent envoyer 3 ou 4 de vos
persos qui se relaieront alors durant un même combat. Tout vos compagnons
sont customisables au même titre que votre perso, armes donnant divers
bonus et habillement compris. Si vous remplissez les conditions de victoire
à la fin d'un chapitre, l'or coule à flot dans vos caisses. Bref,
les Chroniques proposent une aventure épique et passionnante, elles apportent
tout le sel du jeu en solo.
Télé-achat
On
l'a vu, tous les modes de jeu permettent d'engranger de l'or. A quoi cela sert-il
me direz-vous ? Soulcalibur propose une boutique dans la grande tradition du
télé-achat de tonton pierre Bellemare. Oui, Maryse vous attend
dans son échoppe avec moult items. Des armes en veux-tu en voila, de
plus en plus impressionnantes, avec pour la plupart des bonus alléchants
: dégâts ou défense améliorés, soins progressifs
selon diverses actions (à chaque attaque, en mode "garde",
etc), contre-attaques plus rapides... Des armures rutilantes aussi, par dizaines,
ou des accoutrements sexy pour les demoiselles. Tout est fait pour vous motiver
à ouvrir votre porte-monnaie, surtout que le moindre morceau d'étoffe
coûte plusieurs milliers de pièces d'or ! Heureusement on peut
en gagner énormément en finissant un chapitre des "Chroniques"
ou en se classant en tournoi, pas de panique ami radin.
On peut en outre acheter de nouveaux challenges pour le mode "Mission"
entre autres, ainsi que des images hi-res et des vidéos de "kata"
pour chaque perso. Tout cela devra être au préalable débloqué
dans les différents modes de jeu vus précédemment. Littéralement
des heures et des heures de boulot !
Soulcalibur III est, je l'ai dit en intro, la quintescence des jeux de baston
sur PS2. Les techniques de combat restent accessibles aux débutants,
on se déplace vite, les armes de portées plus ou moins longues
donnent différentes stratégies d'approche. Chacun trouvera ses
petits favoris dans les arts martiaux proposés. Les pros consulteront
le tutorial inclus pour découvrir toutes les subtilités envisageables
offertes par le système de contrôle : contre-offensives, projections,
lancers. Magnifique sur la forme, intense sur le fond, d'une durée de
vie incommensurable en solo, ce Soulcalibur 3e du nom fait date dans l'histoire
d'un genre qui a tendance à ronronner. Magique.
