ROGUE GALAXY
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Testé
le : 15/02/07 |
Y'en a un peu plus, je vous l'met quand même ? La vie est cruelle (et les gens cruaux). On relève à peine la tête, la silhouette voûtée sous le poids du devoir accompli mais un large sourire aux lèvres par la joie d'avoir fini les excellents RPG version US du dernier trimestre 2006, et voila que le studio Level 5 nous assène un nouvel uppercut sous la forme d'une super-production hollywoodienne façon Saga stellaire. Pour les amateurs (et trices) qui comptaient tourner la page Jeux de Rôle de mamie PS2 et foncer vers la new-gen, vous pouvez encore patienter quelques mois. Il faut dire qu'on l'aura attendu, ce Rogue Galaxy, Roro pour les intimes. Sorti en décembre 2005 dans sa version originale japonaise, ce Space-opera aura fait couler des hectolitres de bave aux fans un peu gavés par les histoires médiévales servies par 99% des autres productions du genre sur PS2. Un peu de S-F dans ce monde de trolls, voila qui s'avère rafraîchissant. On surveille donc l'arrivée US de RG depuis un an (et un mois, 21 jours, 8 heures et 42 secondes), au fil des annonces de date de sortie repoussée, et entre temps moult bijoux rôlistiques ont pointé le bout de leur DVD sur Play2. Alors, Rogue Galaxy est-il à la hauteur de nos attentes ? Permettez-moi de créer un léger suspens en répondant ceci : cela dépend de vos attentes.
Les mécaniques de jeu rappellent les précédents
hits de la société Level 5, Dark Cloud et consorts,
mélanges d'Action-RPG et d'Aventure-Action, mais penchent cette
fois-ci nettement vers le RPG. "Rogue" est-il vraiment un
RPG ? C'est toute la polémique qui agite le petit cercle très
fermé des experts auto-proclamés es-RolePlayingGame.
Laissons donc ces maîtres de la tempête masturbatoire
dans un verre d'eau tiède, et jouissons ensemble de cette excellente
production calibrée pour le grand spectacle pyrotechnique. |
La folle histoire de l'espace Rogue Galaxy propose un scénario fortement inspiré des classiques du cinéma S-F, l'incontournable Star Wars en tête. Le jeune héros Luke Skywalker, pardon, Jaster Rogue, rêve d'évasion et d'aventures aux confins de la galaxie. Mais il reste coincé sur Rosa, petite planète désertique inhospitalière de seconde zone, occupée par les troupes de l'Empire, pardon, de Longardia. Evidemment notre Jaster a un petit souci avec son passé, abandonné bébé au pied d'une église, il fut recueillit et élevé par le prêtre local. Et comme de bien entendu, une série d'événements incroyablement surprenants va survenir, à base de quiproquos cocasses et de rencontres improbables, pour mener le jeune Rogue vers son destin. La troupe qui entoure Jaster vaut son pesant de pop-corn sucré-salé : Zegram le pirate de l'espace à la cool-attitude, Kisala la fille du Chef, forcément sympa et fraîche comme le printemps, Lilika la sauvageonne, forcément court-vêtue mais redoutable combattante, Steve et Simon, respectivement Robot navigateur et Rat humanoïde masqué spécialiste en explosifs. Après une dizaine d'heures de jeu vous serez rejoint par un Hacker avec une tronche de poisson et un soldat à tête de bull-dog... Bref, la galerie habituelle des cinglés made-in-RPG. Tout ce petit monde partira à la recherche d'un des plus grands trésors de l'Humanité, non pas la paix et l'Amour universel, mais plutôt la monnaie et la vie éternelle (c'est plus terre-à-terre mais plus réaliste, avouez-le). En croisant des personnages hauts en couleur : ne soyez pas étonné de croiser un chat parlant, accessoirement commandant de bord de votre navire spatial, ou une hôtesse d'accueil particulièrement énervante, possédant son fan-club dévoué. L'équipe
de Level 5 utilise son moteur graphique habituel à base de
cell-shading et de 3D, poussé dans ses derniers retranchements.
Le rendu des personnages est un régal, dans un style purement
manga, avec un luxe de détails dans les habillements et les
animations. On est très heureux de constater qu'un changement
d'équipement est visible même en mode exploration, contrairement
à d'autres titres récents exploitant le cell-shading
comme Dragon Quest VIII. Cela fait partie des petits détails
qui plaisent immédiatement à l'amateur. Les décors
sont riches, avec une profondeur de champ plus que correcte. Et surtout
aucun écran de chargement ne vient interrompre vos pérégrinations,
y compris lorsque vous pénétrez un bâtiment dans
une ville ou changez de niveau dans un donjon, ou que vous déclenchez
une attaque spéciale en combat. Ceux qui ont subit les pénibles
écrans d'attente de FF12 me comprennent ;-) Même si les
endroits peuplés sont moins denses que dans le dernier "Final
Fantasy" en date, Rogue Galaxy est un tour de force technique
sur une console fêtant sa 7e année d'existence. |
Lancer de nains et Crapaud Bac +10 Les combats sont très arcade, sans temps mort sauf lorsque vous parcourez votre inventaire ou la liste des compétences. Un bouton est attribué au saut, pratique pour éviter les coups ou bondir sur les ennemis, et deux autres boutons respectivement pour l'attaque corps-à-corps et distante. Car chaque personnage maîtrise deux armes distinctes, différentes suivant son background. Jester est un épéiste accompli et dégaine son colt laser à l'occasion, Lilika travaille à la machette et à l'arc, l'ami Simon sort l'artillerie lourde avec lance-roquettes et matraque électrique assortie, etc. En s'approchant des ennemis on peut les saisir, comme certains éléments du décor, pour les balancer sur leurs comparses ! Cette technique à part entière s'avère indispensable pour faire le ménage face à des groupes de monstres trop compact, qui regroupent parfois une dizaine d'individus. Au besoin on abusera de la position de "garde" (R1) pour se protéger et recharger sa jauge d'action. Pour
découvrir les capacités de vos persos il faut collecter
le maximum d'objets : dans les coffres lors de vos explorations, chez
les marchands, sur les ennemis, en papotant avec les autochtones. On
doit ensuite placer des items spécifiques sur une grille nommée
"Revelation", propre à chaque héros, pour qu'il
apprenne la compétence correspondante. Pratiquement tous les
objets sont utilisables, y compris ceux de soins qui encombrent généralement
nos inventaires d'aventuriers. Les "Revelations" sont classées
selon leur genre : coups spéciaux à déclencher
manuellement (ajoutant des dégâts élémentaires,
ou même à aire d'effet), booster temporairement ses caractéristiques
en attaque ou défense, meilleure protection permanente contre
certains éléments, etc. Des cases spécifiques sur
les grilles "Revelation", les "Burning strike",
permettent d'activer en combat un enchaînement de coups en appuyant
sur les bons boutons du pad selon un timing précis. Avec à
la clé la petite cinématique qui va bien, et des dommages
massifs sur la pauvre cible innocente. Cependant le perso devra avoir
préalablement collecté suffisamment de gemmes bleutées
s'échappant des adversaires vaincus. |
Industriel Braconnier Le
temps de développement extrêmement long de la version US
a permis aux auteurs d'ajuster quelques imperfections et d'ajouter une
bonne dose d'extras par rapport à l'original japonais. Plus de
contrôle en combat, plus d'équipement dispo, plus de dialogues
parlés, animations et compression d'images améliorées,
mini-jeux plus intéressants et même carrément une
nouvelle planète à explorer en guise de quête annexe.
Par sa technique sans failles, son rythme soutenu, sa bonne humeur et ses bonnes idées de jouabilité, Rogue Galaxy fait partie des meilleurs RPG PS2. Et vu sa date de sortie US (on ne sait pas encore précisément quand il sortira en Europe) il se pourrait même que ce soit le tout dernier RPG digne de ce nom sur une console en toute fin de vie. C'est donc, en quelque sorte, le dernier éclat d'un magnifique feu d'artifices Rôlistique auquel nous avons pu assister depuis une année sur la vieille Play. Il faudra encore attendre des mois (des années ?) pour que les 360 et autres PS3 nous offrent autant de délices, on se doit donc de savourer longuement et tranquillement ce dessert en provenance du studio Level-5. Miam, *Burps*, 'scusez-moi ;-) |
Jeu fini:
Il faudra compter près de 60 heures de jeu pour admirer le final de Rogue
Galaxy. Avant tout jeu d'exploration, RG fait la part belle à la découverte
d'environnements et à la montée de niveaux de ses persos, au détriment
d'une histoire prétexte et de caractères peu développés.
Si les combats sont âpres lors de la première moitié du
jeu, tout devient (trop) facile par la suite, par l'emploi des attaques spéciales
qui dévastent d'un coup tous vos ennemis. Mais le plaisir des quêtes
annexes (chasse aux Boss cachés, compléter les tableaux de "Revelation",
vaincre l'Insectron, trouver tous les mix d'armes et les costumes, ainsi que
les ingrédients pour l'Usine) fait de Rogue Galaxy le jeu idéal
pour les amateurs du genre. Sûrement plus de 100 heures de jeu si vous
vous attaquez au donjon supplémentaire de 100 niveaux qui s'ouvre une
fois la partie finie. Celles et ceux qui recherchant une histoire forte seront
probablement déçus et énervés par le nombre et la
taille des donjons à visiter, mais tous resteront séduit par le
souci du détail apporté aux graphismes et par les possibilités
immenses offertes par le gameplay général du jeu.