GOD OF WAR II
|
Testé
le 31/03/07 |
L'éphémère
beauté d'une gerbe de sang La Grèce antique, ce n'est pas que l'invention de la philosophie, de la conscience politique et de la littérature mythologique. C'est avant tout, chaque historien compétent vous le dira, la naissance d'un mémorable jeu d'action sur la PlayStation 2. "God of War" c'était de l'action brutale non-stop avec Kratos, un héros sévèrement burné. Surnommé "Le désanusseur de Montargis", ce charismatique psychopathe vivait une aventure mouvementée lors de son arrivée en 2004 sur une PS2 alors au faîte de sa gloire. Personnage maudit, traînant un très mauvais karma et se mettant à dos des divinités par paquets de douze, Krikri-la-poisse terminait son odyssée vengeresse en acquérant son statut de Dieu Ultime de la Baston en lieu et place d'Ares (avec en prime une carte de membre de l'Olympe lui donnant droit à 50% de réduc' à la cantoche).
Aujourd'hui le destin du guerrier Spartiate va de nouveau être
chamboulé. Faut dire qu'il s'emmerde ferme sur le mont Olympe,
ils n'ont même pas Internet pour jouer à World of Warcraft
! Notre Kratounet, en sa qualité de Dieu de la Guerre, tue
le temps en rasant des villes entières, à l'aide de
ses armées humaines. Comme c'est un grand farceur il descend
lui-même sur le champ de bataille, prenant la forme d'un titan.
Kratos est content, il tue des gens, c'est son passe-temps. Mais alors
qu'il détruit méthodiquement la cité de Rhodes,
ses collègues de boulot lui tendent un piège machiavélique,
profitant de son incarnation terrestre temporaire pour lui retirer
subitement tous ses pouvoirs. Sale temps pour Krikri, fini les primes
d'heures sup' divines et les RTT avec Aphrodite la Déesse de
l'Amour, le voila redevenu fragile mortel. Et comme Kratos continue
à n'en faire qu'à sa tête et réussi à
mettre minable le colosse de Rhodes chargé de l'éliminer,
Zeus se met en pétard : il banni aux enfers son ex-meilleur
pote. Le commencement d'une épopée grandiose pour notre
musculeux grand chauve... |
La douce mélodie des râles ennemis. Une fois perdu ses attributs divins, Kratos devra reconquérir une à une toutes ses armes et techniques. On commence avec les lames d'Athena, deux coutelas maintenus aux bras par des chaînes extensibles. Aussi nommées "Gillette", la première lame entaille la chair et la seconde tranche le membre avant qu'il ne se rétracte, ces "Athena's Blade" constituent l'armement principal du héros. Viennent ensuite un arc magique, indispensable pour se débarrasser des archers hors de portée, une masse gigantesque -plus haute que Kratos- qui permet de faire le ménage rapidement en la faisant tournoyer comme un lanceur de marteau, et enfin une lance cracheuse d'éclairs assez redoutable face aux ennemis volants. Pour l'ultime arme obtenue en toute fin de partie, je vous laisse le plaisir de la découverte. Le maniement devient instinctif en quelques minutes : deux boutons pour frapper, un pour saisir et le dernier pour sauter. Les gachettes servent à parer ou utiliser la magie. Les sticks analogiques servent aux déplacements (course et roulades).
Chaque cible abattue relâche des orbes rouges que l'on peut
accumuler comme des points d'expérience. On en trouve aussi
dans les coffres, ainsi que des recharges d'énergie vitale
ou magique. Au joueur de dépenser l'expérience engrangée
pour acquérir de nouveaux mouvements d'attaque toujours plus
dévastateurs. Les rencontres alternent bourrinages frénétiques
et affrontements plus subtils où l'on devra s'approcher et
saisir les monstres, puis suivre les instructions apparaissant brièvement
à l'écran pour leur faire la misère. Et là,
c'est la Fiesta Del Slipo ! On attrape la victime à la manière
d'un lutteur, on se contortionne autour de lui pour le paralyser,
avant le coup final qui lui explose littéralement la ganache
dans une symphonie de craquement d'os et de cris bestiaux. |
Le subtil fumet des corps calcinés.
Le long périple de Kratos va le mener des profondeurs insondables
de la Terre aux plus hauts cieux, traversant au passage moult palais
magnifiques, forêts lugubres et marécages insalubres. A
chaque découverte l'environnement graphique et sonore est un
vrai plaisir, avec une grande profondeur de champ et une bonne quantité
d'animations qui font vivre l'ensemble. Les décors sont luxueux,
les ennemis nombreux, les couleurs vibrent, les sons pétaradent,
mamie PS2 n'est toujours pas dans la tombe. Des événements
scriptés se déclenchent lorsque vous franchissez certains
passages, montrant au joueur par un mouvement de caméra le parcours
à effectuer pour trouver la sortie, ou délivrant une courte
scène cinématique faisant avancer le scénario.
Ces séquences réalisées avec le moteur 3D du jeu
sont déjà très impressionnantes, mais celles en
synthèse font partie des plus éblouissantes jamais réalisées
sur PS2. Evidemment il faut aimer le grand spectacle Hollywoodien -pas
de place pour la métaphysique-, mais les auteurs américains
s'embarrassent moins que leurs confrères nippons pour montrer
des corps un peu dénudés et des images brutales s'adressant
aux adultes. God of War II, ce n'est clairement pas pour les bambins,
ça fait plaisir.
Le jeu est intense mais bref, comptez entre dix et douze heures pour
le terminer. Il faut une certaine dextérité et un peu
de jugeote pour trouver la clé de certains puzzles. Une ou deux
fois j'ai dû refaire un tour dans le descriptif des actions disponibles
pour comprendre comment déplacer tel ou tel objet du décor
et libérer l'obstacle bloquant la suite des événements
(petite astuce au passage : vous pouvez donner un grand coup de pied
dans les statues mobiles pour les envoyer par dessus les obstacles). |
Jeu fini :
Comme indiqué la durée de vie s'avère peu élevée,
un peu moins de douze heures en ce qui me concerne, mais on ne s'ennuit pas
une minute. Certains Boss vraiment vicieux donnent du fil à retordre,
mais dans l'ensemble l'aventure est fluide et sans trop de prise de tête
(en mode "normal"). Reste à présent à tenter
les différents "Challenge of the Titans" et puis repartir pour
un tour dans l'aventure, cette fois-ci en mode difficile. Coté histoire
on est assuré qu'une suite arrivera sur next-gen puisque God of War II
se termine sur un bon gros suspens insoutenable, dont on ne connaîtra
la résolution que dans deux ou trois années... le temps que les
auteurs programment GoW III sur PS3. Argl, quelle cruauté !