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Fun |
9 |
Technique |
8 |
Style |
Jeu
de Rôle 3D |
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Infos |
Bioware
& Lucas Arts
Minimum Pentium IV 1.5 Ghz ou AMD Athlon 1500+
Solo uniquement |
Testé le |
07/12/03
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Testé sur
: |
AMD
Athlon 2500+XP / 512 Mo DDR Ram / GeForce 4 Ti 4200 (128 Mo) / Windows
XP |
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Jedi
solitaire
Star
Wars Knights of the Old Republic (SW KotOR pour les fainéants) marque le retour
de Bioware sur le devant de la scène. En effet depuis Baldur's Gate II il y
a deux ans, on avait un peu perdu la trace de ces fameux développeurs artisans
du renouveau du Jeu de Rôle PC à la fin des 90's. Certes on avait eu Neverwinter
Nights, excellent en multijoueur mais très limité en solo. Les revoilà en pleine
forme avec en plus une juteuse licence Star Wars de chez tonton LucasArts.
On avait Star Wars Galaxies pour le Jeu de Rôle Massivement Multijoueur, voilà
son équivalent solo avec ce titre adapté de la version X-Box. Passons rapidement
sur l'histoire qui nous entraîne 4000 ans avant les évènements racontés dans
les films, à une époque où la guerre entre des armées de Jedis et de Siths fait
rage. Vous allez incarner un(e) frêle combattant(e) escortant des hauts dignitaires
Jedis à bord d'un vaisseau, soudainement attaqué par des Dark Jedis (waow !
quelle surprise !). Votre périple commence après votre crash sur la planète
Taris, mise en quarantaine par les redoutables Siths. Vous devez retrouver la
Jedi que vous étiez sensé protéger, Bastila... Bref, vous voila dans la semoule
jusqu'au cou ;-)
Jeu de Rôle made in Bioware, SW KotOR commence par la traditionnelle phase de
création du personnage. Ici les auteurs ont voulu ménager à la fois les pro
du RPG et les amateurs de la saga de Lucas, en simplifiant au maximum les choix
pour ne pas effrayer les novices. Finis les 12 000 Classes de Baldur's Gate
avec les règles de jeu AD&D bien complexes, place aux 3 archétypes basiques
de personnages et au système D20. Rassurez-vous amis statisticiens, la gestion
du personnage comporte tout de même moult caractéristiques, compétences et dons.
Et comme à l'accoutumée avec Bioware, toutes ces stats seront réellement utilisées
pendant le jeu. Nous y reviendrons plus en détail un peu plus tard.
La grande nouveauté pour Bioware, outre le fait d'abandonner l'heroic-fantasy
pour partir dans un univers de science-fiction, est le passage à la 3D totale.
Effectivement ce studio nous avait habitué à ses magnifiques décors en 2D avec
des personnages minuscules en sprite (voir Baldur's Gate 1 et 2, Icewind Dale
1 et 2). L'unique tentative de monde 3D pour un RPG AD&D était Neverwinter
Nights l'année dernière, avec une espèce de vue de haut assez peu pratique.
Avec SW KotOR Bioware sacrifie à la mode de la 3D en vue rapprochée à la 3e
personne. Avec le système de contrôle choisit par les développeurs, cela donne
un jeu visuellement impressionnant mais à la maniabilité un peu déroutante au
début.
Les trucs qui fâchent...
Etant
une adaptation de la version X-Box sortie cet été, on pouvait craindre le pire
quant à la qualité graphique et l'ergonomie d'ensemble de KotOR. Coté réalisation
technique, l'honneur est sauf avec une 3D excellente (pas du niveau des derniers
FPS comme Max Payne 2, mais suffisamment beau pour qu'on puisse admirer les
reflets des armures Siths ou les décors). La résolution monte jusqu'au 1600x1200
et on peut activer "in-game" l'anti-aliasing et l'anisotropique pour
obtenir un visuel magnifique (avec une carte graphique de dernière génération
évidemment, Geforce FX 5900 ou Radeon 9800 sur Processeur 2 Ghz).
Par contre coté interface, on sent l'influence de la gestion au pad issu de
la console. Les déplacements se font avec les touches "ZQSD" comme
dans un FPS, impossible de cliquer dans le décor pour se rendre à un endroit.
Par contre on peut cliquer sur un objet ou un perso au loin et se déplacer automatiquement
jusqu'à lui. Les menus d'inventaire, de gestion de perso ou de journal s'affichent
dans des petits écrans séparés, on aurait vraiment aimé les consulter tout en
gardant un oeil sur l'environnement. Enfin lors des mouvements dans des lieux
exigus, on butte souvent dans ses camarades de groupe et on est obligé de les
contourner péniblement !
Autre point ennuyeux, la qualité de la version française. Comme très souvent,
certains termes sont traduits mot à mot et cassent un peu l'ambiance, pouvant
parfois mener à une confusion (exemple : écrire "montant" au lieu
de "quantité" lorsqu'on veut acheter ou vendre des objets chez les
marchands). Les doublages en français sont une nouvelle fois bâclés, avec des
acteurs pas convaincus aux voix pas toujours adéquates. Seuls les voix des races
extra-terrestres (Wookiees, Twi'leks, etc), fidèlement reproduites (et heureusement
sous-titrées en français ;-), plongent vraiment le joueur dans l'univers Star
Wars.
Mais tout cela ne gâche pas malgré tout l'excellent travail scénaristique réalisé
par les auteurs, ni les multiples options offertes au joueur et les idées originales
de gameplay de ce Jeu de Rôle StarWarien.
Le bon, la brute...
Reprenant
le concept des Baldur's Gate, dans lesquels on pouvait jouer un personnage d'alignement
"bon" ou "mauvais", Star Wars KotOR vous permet de véritablement
choisir deux destinées diamétralement opposées : le gentil Jedi façon Luke Skywalker
ou le coté obscur de la force façon Darth Maul. Une jauge vous indique en permanence
votre position sur une échelle graduée de "Light" à "Dark",
suivant vos choix et vos actions. Les dialogues se résolvent selon le système
connu des choix multiples, une série de réponses ou de sujets de conversation
apparaissants lorsque vous discutez avec un perso. Suivant votre Intelligence
et la compétence "Persuasion", vous obtenez plus ou moins de possibilités
et selon votre style de jeu plusieurs quêtes pourront se résoudre diplomatiquement
plutôt que dans un bain de sang. Evidemment à chaque ennemi abattu ou à chaque
mission résolue, des points d'expérience vous seront attribués et votre niveau
augmentera.
Les classes de personnage sont simplifiées : on trouve seulement le Soldat (expert
en combat), l'Eclaireur (mi-combattant, mi-explorateur) et le... "Voyou"
(Mon Dieu, quelle traduction débile !) (spécialisé en infiltration discrète).
La customisation de votre personnage principal n'est pas très poussée (choix
entre quelques portraits pour chaque sexe), attribution de quelques points dans
les stats, choix d'une ou deux compétences, et roule ma poule !
Les règles de résolution des actions spéciales (combats, dialogues, utilisation
des compétences) sont gérées par le système du D20. Toute action à un degré
de difficulté. Votre personnage a un niveau dans la caractéristique ou la compétence
concernée auquel on ajoute un nombre aléatoire entre 1 et 20. Il faut donc que
le niveau du perso dépasse la difficulté de l'action pour qu'elle soit réussie.
Les 8 compétences sont très variées, allant de "Vigilance" (détecter
des pièges ou des ennemis cachés) à "Informatique" (hacker des ordinateurs
pour contrôler des systèmes de sécurité) en passant par "Réparation"
(réparer et améliorer des Droïdes). Il existe aussi des "Dons", qui
eux aussi évoluent suivant l'expérience du perso, et qui concernent la maîtrise
des armes corps-à-corps ou à distance, le port d'armures ou encore des bonus
pour les compétences. Plus tard votre personnage deviendra sensible à la "Force"
et gagnera des pouvoirs spéciaux dans ce domaine (coté clair ou obscur, suivant
vos choix).
Un univers vivant
Vous
commencez votre périple avec un seul camarade, mais après quelques heures de
jeu d'autres compagnons viendront se joindre à vous (jusqu'à 9 persos). Seulement
2 d'entre eux peuvent vous accompagner dans le groupe, les autres vous attendront
sagement à votre point de chute. Ce parti pris de ne gérer que 3 persos à la
fois permet de se recentrer sur un gameplay plus tactique et moins fouillis,
notamment en combat. Chacun doit se spécialiser (attaque corps-à-corps ou distante,
soins, etc). Tout se déroule en "faux" temps réel, c'est à dire que
toute la gestion des cycles attaque-parade basée sur vos caractéristiques est
transparente et les combats apparaissent donc très dynamiques. Vous gardez la
possibilité à tout moment de faire une pause pour donner des ordres à vos combattants
: choix de la cible, attaques spéciales, utilisation de grenades ou de médipack...
Graphiquement les affrontements au pistolet laser ou à l'épée sont bourrés d'effets
spéciaux (et je ne vous parle pas des sabres laser des Jedis ;-). Splendide
!
Autre spécialité "made in Bioware", les personnages qui vous accompagnent
ne se gêneront pas pour intervenir et vous interpeller sur des sujets personnels
leur tenant à coeur (leur passé trouble, votre attitude vis-à-vis de la mission
principale, etc). Ces discussions apportent un grand réalisme à l'ensemble,
même si parfois on tombe dans le nian-nian avec la jeune ado qui taquine son
ami wookiee en voulant lui faire des tresses ! Les réactions de vos collègues
lors des combats sont gérées par des scripts, toujours à l'instar de BG2. Malheureusement
ils sont très restreints, seulement 3 modes différents sont dispo : attaque,
utilisation des grenades ou protection du perso principal. Un peu mince face
aux dizaines de scripts de BG2 et à la possibilité de les modifier. On pourra
se consoler en se disant qu'avec 3 persos à gérer, le joueur pourra tous les
prendre en main et oublier les scripts.
Cette impression de liberté se retrouve aussi dans les quêtes annexes. Dès le
début vous êtes confronté à de multiples missions à l'apparence simpliste mais
au fur et à mesure des options contradictoires apparaissent. Pour preuve ce
pharmacien qui recherche désespérément un antidote au terrible virus des Rakghoules
qui sévit dans les bas-fonds de la ville. Dès la sortie de son magasin, un inconnu
vous aborde et vous propose de contacter son chef qui vous offrira un bon prix
pour ce sérum. Un peu plus tard, lorsque vous pénétrez finalement dans les égouts,
il vous faudra bien explorer les environs pour finalement trouver la précieuse
fiole. Que ferez-vous alors ? la donner gratuitement au pharmacien, lui demander
une récompense ou bien essayer de prendre contact avec le mystérieux acheteur
? La plupart des missions se déroulent ainsi, vous laissant toujours plusieurs
options.
Après quelques heures passées sur Taris vous trouverez un moyen de voyager sur
plusieurs planètes connues de la sage, telle Tatooine ou même la planète natale
des Wookiees ! Des mini-jeux sont inclus dans KotOR, comme par exemple un jeu
de carte aux règles simples mais finalement assez marrant (avec recherche de
cartes rares à la clé), ou des courses de "Swoop bike", les espèces
de motos sur réacteur de l'Empire contre-attaque. Anecdotique mais idéal
pour se changer les idées 10 minutes.
De vieilles recettes dans un emballage tout neuf
Autre
plaisir de l'amateur de RPG, la gestion de l'inventaire et de l'équipement.
Dans SW KotOR on traque sans relâche les nouvelles armes, armures et autres
boucliers pour habiller et choyer sa poupée barbie... hmm... ses personnages.
Mieux, on prend son temps pour explorer chaque recoin et récupérer des pièces
détachées en vue d'améliorer les statistiques de son équipement. Idem pour la
réparation et le fonctionnement des Droïdes, nécessitant du matériel spécial,
ou l'intrusion dans les computers de sécurité (programmes informatiques pour
hacker). Cerise sur le wookiee, vous devrez aussi partir à la chasse aux cristaux
pour customiser votre sabre laser une fois le statut de Jedi atteint. Bref,
les adaptes de Mr Bricolage sont comblés ;-)
En définitive Bioware a réutilisé sa formule magique maintes fois appréciée
en la remettant au goût du jour et au niveau des cartes 3D actuelles. Le principe
est simple et efficace : une pléthore de lieux et de missions avec deux chemins
opposés pour compléter le jeu (ce qui double la durée de vie déjà conséquente
du jeu) et une gestion approfondie des personnages sous une apparente simplicité.
Cela donne le meilleur RPG solo de cette année. Bien sûr on est loin de la vraie
liberté qu'offrait Morrowind en son temps, mais Knights of the Old Republic
joue justement sur le coté JdR traditionnel, basé sur le concept mission-résolution-récompense.
Mis à part les problèmes signalés plus haut (contrôle et interface hérités d'une
console, version française bancale), le principal est là : une histoire solide
dans un univers cohérent et connu, des surprises fréquentes, des petits jeux
sympathiques et une évolution constante des personnages. On y ajoute une réalisation
béton, 3D améliorée et musiques et bruitages issus de la saga Cinéma, et voila
le RPG Star Wars dont tous les pros rêvaient. Une réussite sur de nombreux plans
et une suite espérée pour fin 2004.

Jeu
fini :
Ayant choisi le coté lumineux de la force, j'ai sauvé la galaxie
en un peu plus de 40 heures de jeu, une excellente durée de vie si on
tient compte du fait que le chemin sera sensiblement différent lors d'une
seconde partie du coté obscur. La lente progression du personnage principal
est vraiment bien équilibrée, d'abord simple combattant utilisant
ses dons et ses compétences humaines pour finalement atteindre le statut
de Maître Jedi aux pouvoirs conséquents. La plupart des énigmes
sont bien aménées et originales (résoudre des conflits
en choisissant la voie diplomatique ou brutale, du coté du bien ou du
mal). Il y a aussi les quêtes d'objets puissants, le bricolage d'armes
et d'armures (en fait ajout de pièces détachées), les discussions
personnelles (nombreuses) avec les membres du groupe, la découverte de
cultures différentes... Pas le temps de s'ennuyer ! Le scénario
apporte son lot de révélations surprenantes (enfin pour une aventure
Starwars ;-) et on passe vraiment de bons moments. Un régal, je m'en
vais retenter l'expérience en me mettant au service des méchants
!
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