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Fun |
8 |
Technique |
9 |
Style |
RPG |
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Infos |
Bethesda
Softworks
Minimum : Pentium 4, 2 Ghz (512 Mo RAM)
Recommandé : Pentium 4, 3 Ghz (1 Go RAM)
Solo |
Testé le |
28/03/06
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Testé sur
: |
AMD
Athlon64 3200+ / 1 Go DDR Ram / GeForce 6600 GT TDH Extreme (128 Mo)
/ Chipset NForce4 / Windows XP SP2 |
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Alerte
à l'épidémie !
Vous
est-il arrivé de tenter d'ouvrir la porte de votre appartement en crochetant
la serrure ? Quand on vous demande votre signe zodiacal répondez-vous
"Astronach ascendant Mage" ? Avez-vous contacté une agence
de voyage pour partir à Vivec en Morrowind ? Pas de panique ! Vous êtes
simplement contaminé par le virus de l'Elder-Scrollite aigüe, un
trouble obsessionnel affectant le joueur RPG sur PC. Le fan de JdR solo, pauvre
de lui, n'est point à la fête depuis l'avénement des WoW
et autre EverQuest. Bien peu de studios de développement osent aujourd'hui
s'aventurer sur ce terrain. Voilà près de trois années
qu'on se morfond, et pour tout dire à part deux "Knights of the
Old Republic" et le méconnu Gothic, rien de grandiose n'a été
fait depuis la dernière production des studios Bethesda, à savoir
l'add-on Bloodmoon pour Elder Scrolls III : Morrowind. Après une ultime
pirouette dans les planning de sorties (le jeu était prévu pour
novembre 2005 avant de glisser à mars 2006), voilà donc enfin
le digne et quasiment unique représentant des RPG solo, notre bienfaiteur
le 4e opus de la série des Elder Scrolls : Oblivion.
Comme d'autres séries célèbres sur PC les Elder Scrolls
se caractérisent par un univers médiéval-fantastique très
vaste, avec moult villes, hameaux et donjons, peuplés d'indigènes
plus ou moins belliqueux, gérés par un système politique
et une économie propre, bref, un monde vivant. Vous y incarnez comme
à l'accoutumée un pauvre hère croupissant au fin fond d'un
cachot de la Cité Impériale en Cyrodiil, une contrée voisine
du pays de Morrowind... jusqu'à ce que l'empereur Septim en personne,
accompagné de sa garde rapprochée, ne surgisse dans votre prison
pour échapper à de mystérieux poursuivants. Grâce
à une porte dérobée dans votre cellule (dingue la vie,
non ?!), vous êtes entrainé malgré vous dans une épopée
des plus mémorable. Les portes d'Oblivion vous attendent...
Oblivion c'est d'abord et avant tout une claque graphique mémorable dans
nos faces de mécréants ;-) On le savait, au gré des diverses
avant-premières et des screenshots lâchés par les auteurs,
cet épisode s'inscrit dans une volonté d'en mettre plein la vue
(comme son prédécesseur à vrai dire). La sortie de la Xbox
360 n'est pas étrangère à cette débauche d'effets
visuels magnifiques, puisque l'épisode 4 sort simultanément sur
cette console et sur PC. On ne s'en plaindra donc pas, même si en terme
d'ergonomie cela pose quelques soucis, nous y reviendrons. Les temps de chargement
des zones ne provoquent plus les gels d'écran qu'on subissait dans l'épisode
3, ouf. Faut-il être suréquipé pour profiter pleinement
du jeu sur PC ? tout dépend de votre notion du coût d'une config
;-) La mienne (voir ci-dessus) permet de jouer en 1280x960 sans anti-aliasing
et avec la plupart des options au niveau moyen pour garder une animation fluide.
Le résultat est visible dans mes photos d'écran parsemant ce test,
avouez que c'est tout à fait regardable si vous imaginez en plus que
le vent et les intempéries font bouger l'ensemble de fort belle manière.
Seuls certains portraits (gros plans lors des conversations) sont assez difficiles
à supporter, Bethesda a toujours eu du mal avec les tronches ! Pour passer
en mode "HDR" avec ombres mortelles et lissage fatal, envisagez les
dernières cartes graphique et processeurs dispo en Mars 2006 et transmettez
mes amitiés à votre banquier (au passage une Xbox 360 complète
avec le jeu coûte 470 euros ;-).
Du
beau, du grand, du vent
La
tradition des Elder Scrolls est respectée, au cours de votre fuite de
l'infâme geôle de la Cité Impériale vous allez choisir
peu à peu vos traits principaux : une race influant sur vos caractéristiques,
une classe de personnage déterminant vos talents majeurs et mineurs,
un signe du zodiaque pour acquérir divers pouvoirs. Tout cela se fait
dans le feu de l'action.
Parmi les 10 races humanoïdes peuplant Cyrodiil chacune dispose de forces
et faiblesses, depuis les reptiliens Argoniens immunisés contre les maladies
et les poisons, aux félins Khajiits, athlétiques et nyctalopes,
en passant par le peuple Nordique, guerriers de facture plus classique ou bien
leur contrepartie cérébrale, nos éternels amis magiciens
les Elfes (la question étant : faut-il être blond aux oreilles
pointues pour être intelligent ?). On peut régler très finement
son apparence, en particulier le visage, même si on passe le reste du
jeu en vue subjective.
En matière de sélection du métier le jeu autorise les audaces
les plus folles. On est content de sortir du carcan imposé généralement
dans les MMORPG en vogue actuellement (vive les Battlemages !). Tout ceci par
la grâce du génial système des talents qui évoluent
selon l'utilisation que vous en faite. La liste des compétences disponibles
est toujours aussi vaste, Parade, Combat Mains Nues, Magie de Destruction, Invocation,
Sécurité, Eloquence, Alchimie, en tout 21 talents sont proposés.
Il existe 7 spécialisations pour chacune des 3 classes pré-définies
(Combat, Magie, Furtivité), mais rien ne vous empêche de choisir
vous-même vos talents qui progresseront plus rapidement que les autres.
Les classes prédéfinies sont cependant suffisament variée
pour qu'on trouve son bonheur. Après avoir fait significativement évoluer
vos talents une nuit de sommeil vous permet de changer de niveau d'expérience,
augmentant au passage 3 de vos caractéristiques de base (Force, Intelligence,
etc) ainsi que vos points de vie. Classique.
Cette philosophie de liberté de choix se retrouve évidemment dans
le traitement scénaristique de l'aventure. On est vraiment heureux de
retrouver cette sensation, unique à la série, d'autonomie totale.
Il y a certes une trame principale mais on est immédiatement happé
par cette envie d'exploration dès qu'on sort du premier donjon servant
de didacticiel. Répétons-le, c'est beau, c'est grand, on a simplement
envie de se ballader dans ses forêts et ses villes immenses et partir
à la recherche de quêtes au hasard des rencontres et de la découverte
des (très) (très) nombreux donjons. L'équipement coule
à flot, on croule bien vite sous le poids de nos acquisitions. Les dizaines
de boutiques de chaque ville permettent heureusement de s'en débarrasser
à bon prix. On peut même investir dans l'immobilier en s'achetant
des baraques et également faciliter ses déplacements en se procurant
un cheval (au look magnifique mais aux mouvements très rigides).
La grande majorité des dialogues sont parlés, y compris concernant
les petites missions annexes. Tout cela serait fort agréable si le doublage
français n'était une nouvelle fois au raz des pâquerettes,
acteurs pas très inspirés et traductions approximatives. Je suis
conscient de l'énorme masse de travail requis pour ce genre de jeu, mais
franchement entre les textes coupés (comment choisir une réponse
si on n'en voit que les premiers mots ?), les passages non traduits et, plus
grave, les contresens (votre premier sort de soin se nomme... boule de feu !),
le pauvre frenchy regrette amèrement de ne point s'être procuré
une V.O. L'espoir d'un patche prochain sur PC permet de faire passer la pillule.
16h00:
Atelier Crochetage, 17h00: Atelier Macramé
La
prise en main est immédiate, déplacements au clavier, actions
à la souris. Comme pour Morrowind les attaques physiques s'effectuent
avec le bouton gauche, les parades à droite. L'armement à votre
disposition est dans la lignée de l'opus précédent : lames
une ou deux mains, arcs, bâtons, masses. Huit touches permettent de stocker
des raccourcis (pour les sorts notamment), ce qui est assez maigre après
une dizaine d'heures de jeu. On se retrouve à jongler avec les menus
un peu lourds, hérités de l'interface console jamais très
pratique puisque conçue sans les appendices indispensables du joueur
sérieux : le clavier et la souris. Vous voulez accéder à
un sort ou objet non-présent dans vos raccourcis ? une touche puis il
faut scroller péniblement dans une liste qui ne cesse de s'allonger au
fur et à mesure de vos achats. Pire, il est impossible de redimensionner
les fenêtres et la taille des caractères, et on ne peut pas se
ballader en laissant ouverte dans un coin une carte des lieux. Gageons que les
fans "modeurs" se serviront du "Construction Set" disponible
sur le site officiel pour améliorer l'ergonomie globale, comme ce fut
le cas avec Morrowind.
Cependant Bethesda propose quelques innovations bienvenues dans sa série
phare : la boussole indique les lieux proches ainsi que les quêtes actives
grâce à d'astucieux marqueurs. Pratique quand on est perdu dans
les gigantesques cités, les tortueux donjons ou les majestueuses forêts.
Les dialogues se font toujours par réponses à choix multiples,
mais sans cette pléthore d'options qui nous assommait dans l'épisode
précédent. Fini les 20 sujets de discussion inutiles, on ne cause
que de l'essentiel dans Oblivion. Des séquences "arcade" pour
le crochetage ou le marchandage ont été implémentées,
le joueur doit compter sur sa propre dextérité et non pas celle
de son personnage ;-) On doit jouer savamment avec ses fragiles crochets pour
déflorer des serrures classées selon cinq niveaux de difficulté
(certaines sont même inviolables, clé indispensable pour franchir
la porte ;-). Pour gagner la confiance de votre interlocuteur lors d'une discussion
vous devrez tenter de le persuader en choisissant rapidement les bons comportements
suivant les réactions sur son visage.
Dans le même ordre d'idée des pièges basiques sont présents
dans les zones dangereuses : lance-fléchettes, trappes, boules hérissées
de pointes, l'explorateur amateur doit constamment garder un oeil sur son environnement.
Les auteurs vont même un peu trop loin à mon goût en offrant
la téléportation gratuite vers toutes les villes principales du
royaume, tout bonnement depuis la carte du monde. Cette simplification, sans
doute pour attirer nos amis les jeunes et les fainéants, casse vraiment
l'obligation de visiter les alentours. Le gros bill pourra parfaitement finir
la mission principale en quelques heures, passant à coté de 90%
du jeu (quel con ;-). Surtout que Bethesda a opté pour un système
qui adapte l'environnement du joueur au niveau actuel de son personnage. C'est
l'autre point négatif d'Oblivion, les combats ne présentent pas
réellement un challenge puisque vos ennemis ne sont jamais trop faibles
ou trop forts pour vous. Même leur équipement évolue en
fonction de l'expérience du héros, on pourra ainsi fouiller le
cadavre d'un pauvre bandit de grand chemin pour y découvrir avec surprise
qu'il transporte une fortune en équipement !
Presque
intelligent
On
est assez agréablement surpris par la pseudo-intelligence artificielle
appliquée aux personnages non-joueurs. Dans un JdR il est en effet très
rare de voir des NPC discuter librement entre eux sans s'occuper de vous (et
le joueur obtient même de nouvelles quêtes en écoutant simplement
deux persos papoter à la sortie de l'auberge ;-). Certains prennent les
devants et vous aborde dans la rue pour que vous leur veniez en aide. La population
vaque à ses occupations, les gens vont au boulot, se retrouvent le soir
à la taverne du coin puis rentrent chez eux. L'illusion d'une vie sociale,
avec aussi les patrouilles des gens d'armes et les pauvres qui demandent l'aumône.
Hors agglomération on tente de vous détrousser. Certains ennemis
sont parfois surprenants, par exemple un troll surgissant d'un buisson a un
jour trucidé mon beau cheval (acheté à prix d'or) car j'avais
fuit comme un lâche pour recharger ma mana. Et en plus dans les donjons
vos adversaires vous suivent même si vous changez de zone pour espérer
leur échapper ! Bref le système de gestion des NPC est convaincant,
et au fur et à mesure de vos exploits de plus en plus de personnes vous
reconnaîtrons et vous féliciterons, héros que vous êtes
;-)
Trois guildes principales offrent moult quêtes annexes, celle des Mages
vous permet notamment d'accéder à la création de sorts
et d'enchantements pour peu que vous grimpiez dans la hiérarchie. Une
fois que les portes de la "Mage Academy" de la Cité Impériale
s'ouvrent à vous toutes les folies créatives sont possibles, pour
peu que vos finances suivent. Les guerriers ont aussi leur faction, of course,
avec son lot d'intrigues politiques passionnantes. Concernant la mystérieuse
Guilde des voleurs, sachez qu'officiellement elle n'existe plus. Hu hu hu, on
y croit vachement ;-) La furtivité est toujours de mise dans Oblivion,
l'apprenti monte-en-l'air pourra exercer ses talents de pickpocket comme bon
lui semble, ou se mettre en mode "discretion" pour suivre ses futures
victimes. Gare aux arrestations toutefois ! La maréchaussée ne
plaisante pas avec la loi ("en taule les jeuuuuunes !" dirait le Sarko
des Guignols), et les marchands refuseront d'acheter des objets volés
(pas très réaliste sur ce point, je vous l'accorde).
L'alchimie est également de retour, une fois que vous vous serez procuré
les ustensiles nécessaires pour concocter potions et poisons. On part
à la recherche d'ingrédients qui pullulent en cueillant gaiement
les herbes, champignons, plantes et fleurs qui recouvrent tout Cyrodiil. Vaste
programme, c'est chouette la vie au grand air, youkaïdi youkaïda !
Terminons sur une note plus que positive : Oblivion plante très rarement.
Celles et ceux qui ont connu les retours intempestifs au bureau Windows savent
combien les bugs de Morrowind pouvaient être frustrant. Avec Elder Scrolls
IV, fini la galère ! Est-ce dû aux quatre mois de développement
supplémentaires ? En tout cas c'est plaisant d'acheter un jeu vraiment
peaufiné. Reste que l'équipe de Bethesda peut encore améliorer
son beau bébé, notamment sur l'ergonomie, mais ne faisons pas
la fine bouche, l'ampleur du monde offert donne tout de même le tournis.
Le soin apporté à l'architecture des cités, le souci du
détail jusque dans la moindre fioriture de votre épée claymore,
la variété des couleurs de la végétation luxuriante,
l'ouverture total de la magie ou de l'alchimie, c'est du boulot admirable. Oblivion
est bien évidemment le meilleur RPG solo sur PC, et probablement pour
pas mal de temps. Sa grande beauté plastique cache un univers profond
et adulte à la durée de vie incalculable, malgré ses concessions
à certaines facilités. C'est assurément une nouvelle étape
vers le jeu parfait, donnant au passage une bonne leçon à tous
ses RPG console dirigistes et gnangnans. Allez, j'y retourne, mon épée
va refroidir.

Note
: Je baisse la note de fun en raison du manque de challenge une fois parvenu
dans les hauts niveaux et la politique scandaleuse des mini add-on payants.
Egalement à cause du retard inexcusable du patch qui corrigerait tous
les soucis de traduction, les quelques bugs qui traînent encore ça
et là, et les plantages qui deviennent de plus en plus fréquents
passé les 30 heures de jeu. Deux mois après la sortie de son titre
Bethesda nous fait même le coup du "beta-patch", honteux ! Heureusement
pour eux qu'ils ont un jeu béton ;-)
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