ICEWIND DALE II
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Testé le Qui
l'eut cru ? Qui aurait pu croire à la
sortie de Icewind Dale II en 2002, au siècle de Morrowind et de Neverwinter Nights ? Le
studio Black Isle bien sûr ! Fier de son moteur 2D unique sur le marché, le
"Infinite engine" (et sûrement
aussi pour amortir l'investissement), c'est la même équipe qui avait réalisé
le premier épisode qui revient aujourd'hui avec de nombreuses améliorations.
Heureusement car Icewind Dale en 2000 avait dû faire face à une concurrence
acharnée (Baldur's Gate 2 en tête) et souffrait de son manque de profondeur évident
(quasiment pas de scénario !). L'amateur sera content de retrouver ce
dernier dinosaure du Jeu de Rôle "old style" : décor en 2D,
personnages en "sprite", règles du jeu de rôle "Dungeons &
Dragons" 3e édition. Evidemment, à l'heure des effets 3D GeForce 4 d'un
Morrowind, seuls les passionnés trouveront un quelconque intérêt à ID2, mais
ils trouveront un jeu qui bénéficie des derniers raffinements dans ce genre si
particulier. What's
new ? Le passage des règles de
la seconde vers la 3e édition entraîne un nombre impressionnant de
modifications et d'améliorations au jeu. De nouvelles classes débarquent (Barbarian,
Sorcerer et Monk), ainsi que des races inédites (par exemple les fameux "Drows",
les Elfes noirs, ou encore les "Half-Orcs"). L'arrivée des nouvelles
règles introduit aussi le concept des Capacités et des Compétences ("Feats"
et "Skills"). Chaque perso, suivant ses caractéristiques et sa
classe, aura accès à diverses capacités et compétences, utilisées
automatiquement ou manuellement. Les Capacités sont nombreuses : divers
avantages en combat suivant la situation (plus de résistance aux sorts ou à
certains dégâts, maniement amélioré d'un type d'arme, réduction des
pénalités sur le port d'armure, etc) ou des bonus sur les "saves"
(dans AD&D chaque action nécessite généralement un jet de "save",
c'est-à-dire un jet de dés pour vérifier si l'action entreprise est réussie
ou non). Du coté des 16 compétences, on trouve de l'inédit :
"Bluff" permet d'accéder à de nouveaux dialogues lors des discussions
avec les NPC (persos non-joueurs), "Use Magic Device" permet
d'utiliser des baguettes magiques même si votre classe ne le permet pas
normalement, "Knowledge" permet d'identifier un artefact inconnu sans
avoir recours à la magie, etc. Bref vous pourrez customiser à loisir chacun
des personnages, d'autant plus que chaque compétence possède plusieurs niveaux
d'expertise. Nouvelle
Interface Depuis le tout premier
Baldur's Gate en 1998 il faut bien avouer que l'interface et les menus n'avaient
pas subi d'amélioration majeure. Dans Icewind Dale 2, tout a été repensé
pour apparaître plus clairement et logiquement, même si les bases ont été
préservées. Fini les menus de chaque coté de l'écran qui obligeaient le
joueur à donner des grands coups de souris, maintenant tout est regroupé en
bas. Les modes graphiques s'étendent jusqu'au 1600x1200 (à mon avis c'est
injouable dans cette configuration car trop petit). Une aide en ligne est même
disponible pour vérifier un point de règle qui vous aurait échappé. Chaque
personnage dispose d'une fenêtre d'inventaire et toutes ses caractéristiques,
compétences et capacités sont listées dans des écrans séparés (au lieu
d'une longue liste imbuvable comme c'était le cas avant). Le joueur retrouvera
donc plus rapidement l'info qu'il cherche. Les traditionnels sous-menus
concernant les "bio" personnelles et l'activation des scripts sont
conservé, mais il faut noter qu'il y a moins de scripts disponibles (petit
rappel : les scripts de comportement servent à modifier la façon dont vos
persos vont réagir en combat). A l'inverse le nombre de Portraits (toujours
magnifiques !) et de voix est enrichi (pour la version US du moins). Toujours
envoûtant La
musique épique, une tradition pour Black Isle, vient soutenir les phases
d'exploration et les combats. De la même manière la majorité des dialogues
principaux sont parlés. Icewind Dale II vient à
point nommé pour nous rappeler que ce qui compte dans un JdR façon D&D, ce
n'est pas la performance 3D (n'est-ce pas "Neverwinter Nights" ?).
Bien qu'il soit totalement dépassé techniquement en cette année 2002, où
règne la GeForce 4 et Morrowind, le charme de ID2 fonctionne encore (en tout
cas sur moi ;-). C'est principalement le plaisir de gérer une grosse équipe
qui fait qu'on se laisse prendre au jeu. En effet on ne retrouve plus cette
particularité nulle part, que ce soit dans les jeux online ou dans les
productions JdR solo récentes. L'option multijoueur présente dans ce nouvel
Icewind ne fait d'ailleurs pas le poids à mon avis face aux Everquest et autres
Dark Age of Camelot. ID2 est destiné à un public ciblé, assurément tous ceux
qui ont adoré la série des Baldur's Gate doivent se jeter dessus, vu que ce
sera pratiquement le seul jeu de ce type à se mettre sous la dent cette année
(avec Divine Divinity). Les fans de D&D peuvent aussi y aller sans retenue,
vu que le numéro 2 est nettement moins "bourrin" que son
prédécesseur. Les autres seront probablement effrayé par la tonne de
possibilités offerte par un jeu estampillé "Pur Jeu de Rôle". Les
mécanismes complexes du jeu et les 6 personnages à gérer représenteront sans
doute trop d'infos à la fois pour le "Quakeur" de base ;-) . En
espérant que Black Isle continuera à produire des jeux de ce style et de cette
qualité... Vive les Donjons, vive les Dragons ! |
EMail: nelsonox (yahoo.fr)
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