Fun |
9 |
Technique |
8 |
Style |
Jeu de Rôles AD&D |
Date |
16/02/02 |
Infos |
Interplay-Black Isle /
Minimum P II / Solo et Multijoueur |
Testé sur |
Pentium III 500 - 194 Mo Ram -
GeForce 256 (32 Mo DDR) - SBlive |
Le retour d'Imoen et de Minsc !
Souvenez-vous, c'était il y a presque deux ans, l'éditeur "Black
Isle" nous proposait ce qui était considéré comme le comble du sublime
en matière de JdR "Donjonesque", j'ai nommé Baldur's Gate premier du
nom. Un add-on suivait bientôt, le difficile "Légende de l'Île
perdu", proposant un challenge de taille mais des améliorations techniques
mineures... Aujourd'hui nous voyons arriver le second épisode de la série,
"Shadows of Amn", et le moins que l'on puisse dire est que "Black
Isle" a mis le paquet ! Comme toute séquelle digne de ce nom, tout a
été amélioré dans ce numéro 2 : résolution d'écran, graphismes, effets
spéciaux, plus de possibilités dans les règles AD&D, etc. Attention cependant, pour
éviter d'avoir à subir les voix minables de la version française, c'est un
test de la version USA que je vous propose. De toute façon cela ne change rien
puisqu'on peut importer son personnage de Baldur's Gate N°1 version française
dans BG 2 version USA.
Nous voilà donc replongé dans l'univers des Royaumes Oubliés, nous quittons
la ville de Baldur pour nous aventurer dans la capitale de la région d'Amn :
Athkatla. Mais avant cela il vous faudra sortir de la prison dans laquelle vous
êtes enfermé ! Les personnages les plus marquants de l'épisode précédent
sont de retour dès le début du scénario : le Ranger "Minsc"
accompagné de son fidèle Hamster "Boo", la belle Jaheira et surtout
"Imoen", la petite voleuse qui vous suivait partout et qui içi lance
la trame principale de l'histoire... Le premier chapitre sera donc consacré à
votre fuite du cachot et à la mise en place de l'intrigue. Visiblement vous
êtes encore au centre d'enjeux qui vous dépassent, mettant en péril le
royaume tout entier, et bien évidemment vous devrez tenter de reconstituer le
puzzle pendant une bonne partie de l'aventure ! Outre les vieilles
connaissances, vous serez amené à croiser une dizaine de nouveaux personnages,
chacun d'eux introduisant une des première nouveauté de Baldur's Gate 2 : les
"Kits" !
Des persos en "Kit".
Comme dans le jeu de rôle original "Advanced Dungeons & Dragons"
version papier & crayon (pen & paper comme disent les amerloques), ce
nouvel opus de la série des Baldur's permet donc de reprendre son personnage
préféré de la campagne précédente. C'est à ce moment que l'on
découvre la première innovation du numéro 2, la présence de "Kits"
de classes. Pour sortir des sempiternels "Paladins",
"Mages" et autres "Voleurs", BG2 nous propose des
spécialisations qui donneront bonus et malus aux persos : le guerrier deviendra
un "Berserker", un "Wizardslayer" ou un "Kensai",
le Clerc se spécialisera dans une des 3 écoles (Talos, Helm ou Lathander), le
Voleur choisira son style de jeu entre "Bounty Hunter",
"Assassin" ou "Swashbuckler", etc. Derrière ces titres
ronflants se cachent divers avantages et inconvénients qui prendront tout leur
sens sur le terrain. Par exemple un "Bounty Hunter" pourra poser des pièges
spéciaux, un Paladin "Inquisitor" sera immunisé contre les sorts
"Charm" et "Hold" mais n'aura pas de "Lay on
Hands", etc. Et si cette diversification n'est pas encore suffisante
à votre goût, vous accédez à 3 nouvelles classes de persos : le Barbare
(sorte de Guerrier "dégénéré"), le Sorcerer (un Mage avec moins de
Sorts disponibles mais qui peut en lancer plus) et le
Monk (Prêtre combattant à mains nues avec des attaques spéciales). Le niveau d'expérience minimum est de 7
ou 8 suivant la classe (89000 XP) si vous avez fini BG1 (161000 XP si vous avez
terminé l'Add-on "Légende de l'Île Perdue") et vous pourrez monter
jusqu'à 2900000 XP ! Cela représente un niveau maximum de 17 à 23 selon la
classe (les Druides sont limités au niveau 14 car suivant les règles AD&D
leurs Sorts deviennent trop puissants au niveau 15 ! Heureusement ils disposent
déjà de Sorts conséquents avant ;-).
La limite de 6 personnages dans votre groupe est toujours présente, mais les
auteurs ont effectués des modifications (régles AD&D 2nde édition ?) qui
empêchent les petits malins (comme moi !) qui invoquaient des dizaines de
squelettes dans les combats difficiles (technique dite du "Mur vivant"
;-). Maintenant c'est 5 invocations maximum en simultané, mais les Mages
peuvent invoquer des "familiers" et des Elémentaires et des Persos non-joueurs peuvent se
joindre à vous le temps d'une mission. Les fameux "scripts" de
comportement permettent à vos persos de réagir face aux situations qu'ils
rencontrent lorsque vous ne les contrôlez pas. Ils ont été affinés et
proposent à présent un choix plus vaste par défaut. Un Voleur se mettra
automatiquement en mode furtif lors des déplacements, un Mage soignera
automatiquement ses
camarades blessés, un Ranger utilisera d'abord ses armes à distance avant de
se lancer au corps à corps, etc.
Finesse et gros-billisme !
Les Classes "physiques" (guerrier, paladin, ranger) peuvent enfin
faire du "Dual Wield" (attaque avec 1 arme dans chaque main !) et leur
spécialisation dans les types d'armes s'étalent sur 5 échelons (jusqu'à
"Grand Master"). Les bonus donnés en la matière sont impressionants
! Vous pourrez même choisir un "style de combat" pour obtenir
d'autres bonus en attaque/défense : Arme 1 main, Arme 2 mains, Utilisation d'un
Bouclier, 2 Armes. Enfin de nouvelles armes font leur apparition : le Katana par
exemple, ainsi que d'autres lames d'inspiration orientale. Chaque nouvel
équipement découvert dans un coffre piégé ou sur un ennemi surpuissant sera
réellement visible sur votre personnage lorsque vous le porterez.
Les Classes des Magiciens (les 8 spécialisations des Mages, Clerc, Druides,
Sorcerer) ne sont pas oubliées puisque c'est plus de 300 sorts qui seront
accessibles dans Shadows of Amn. La magie est plus que jamais indispensable pour
vaincre les gros Boss que vous rencontrerez en fil de l'aventure, et lorsque
vous arriverez dans les niveaux élevés vous aurez droit aux puissants
"Resurrection", "Power Word: Kill" ou encore "Time
Stop".. Certains n'étant d'ailleurs disponible qu'en Parchemin (impossible
de les mémoriser afin de ne pas déséquilibrer le jeu !). D'autres Sorts ont
subi des ajustements afin de respecter les règles de la 2e édition AD&D ou
de rester jouables.
Les quêtes, missions et autres événements intéractifs sont incroyablement
nombreux dans cette campagne. Passé le premier chapitre dans lequel vous devez
vous échapper de votre cachot, vous arrivez dans la ville Athkatla avec sa
demi-douzaine de zones à visiter. Chaque quartier contient une multitude de
lieux remplis de personnages. La plupart vous donneront des indices sur votre
mission principale et beaucoup vous proposeront des quêtes vous emmenant vers
d'autres endroits. Les auteurs ont voulu éviter les quêtes trop
simplistes qu'on appelle "fed-ex" en anglais (aller chercher un objet
pour un personnage). Ici les missions s'imbriquent les unes dans les autres, on
doit parfois résoudre de véritables enquètes policières dignes des meilleurs
épisodes de columbo (j'ai aimé particulièrement la séquence des meurtres
mystérieux dans le quartier des marins ;-), ou bien encore remplir des tâches
moins nobles auprès de personnages assez antipathiques (s'assurer les bons
soins d'un artiste particulièrement imbu de sa personne). Bref, même si le but
reste le même (monter en niveau et obtenir des équipements puissants), la
forme est très agréable ! On nous promet d'ailleurs 50 heures de jeu pour
celui qui reste dans le scénario principal, et plus de 200 heures si on s'en
éloigne... Chaque Classe bénéficiant d'ailleurs d'une Quête spécifique qui
l'amenera à gérer un "stronghold" (un lieu spécial dont il faudra
gérer l'intendance). La "replay value" est
donc élevée, le hardcore gamer mettra un point d'honneur à essayer toutes les
classes disponibles pour voir quelles nouvelles Quêtes s'ouvrent à lui.
Il était beau, il est beau, il sera beau...
Shadows of Amn surpasse les caractéristiques techniques de son aïeul,
heureusement me direz-vous car en 2 ans les configs de nos PC ont évoluées.
Oubliez le grossier 640x480, aujourd'hui vous pouvez passer en 800x600 et même
plus (mais il faut reconnaitre que le jeu étant en 2D, il devient difficile de
supporter le 1024x768 sans avoir une paire de jumelle !). Le jeu s'adapte
parfaitement aux cartes 3D, les sorts de niveau 8 et plus étant
particulièrement spectaculaires (invocations d'élémentaires, pluie de
météorites, etc.). Les décors sont un bonheur visuel de chaque instant,
immenses salles dallées de marbres, statues gigantesques, fontaines
ruisselantes, aahhhhh, c'est sublime ! ...Et très varié. De même pour les
monstres rencontrés, on assiste à un déferlement de nouvelles créatures
toutes plus impressionnantes les unes que les autres (Beholders, Djinns, etc...
et même des Dragons ?!). Le nombre de race a d'ailleurs doublé depuis BG1.
Lorsque votre équipe les affronte, les "critical hits" sont visibles à l'écran (c'est tout le décor qui tremble pendant quelques
secondes lorsque vous réussissez une attaque critique !). Pour être sûr de
créer un choc visuel, les programmeurs ont même inclus un mode "plein
écran" dans lequel toute l'interface est cachée.
Baldur's Gate 2 bénéficie du savoir-faire de Black Isle en la matière, et on
retrouve toute les améliorations inaugurées dans leur titre précédent
(Icewind Dale) : Touche de raccourci pour accéder rapidement à une arme ou à
des munitions, bouton "repos" accessible depuis l'écran principal,
application (presque) à la lettre des règles AD&D, configuration très
précise du mode "tour par tour", annotations personnelles sur la
carte et également dans le journal des événements, "path finding"
amélioré (mais toujours perfectible dans certains endroits trop complexes), on
se rapproche de la version idéale de l'adaptation "PC" du vrai jeu de
rôle. Pour les débutants un tutorial à même été inclu afin de les
familiariser avec les vastes possibilités du jeu.
Des petits regrets mais tellement de satisfactions !
Pour conclure, on peut sans hésiter sacrer "Baldur's Gate II : Shadows
of Amn" Jeu de Rôle de l'année 2000, du moins dans la catégorie
"jeu solo". Il reste toujours quelques constats un peu énervants,
comme le fait que vos personnages ne peuvent pas courir par exemple, ou que le
Multiplayer reste toujours pour moi une vraie déception (mais Black Isle nous
prépare du grandiose de ce coté pour l'an prochain). Ces soucis mineurs ne
doivent pas masquer l'essentiel : BG2 est un grand jeu, dans tous les sens du
terme, et passer à coté serait un crime pour tout amateur de RPG informatique.
Il apporte beaucoup de nouveauté par rapport à Icewind Dale. Le fait que vos personnages commencent l'aventure au niveau 7 ou 8 vous donne
déjà une certaine puissance et la progression sera plus aisée en début de
partie (rassurez-vous les gros bills, ca se corse sérieusement dès le chapitre
2). Baldur's Gate est un Classique, cela veut aussi dire que le roliste en mal
d'originalité n'y trouvera pas son compte (univers heroic-fantasy oblige, on
est coincé dans les clichés du genre : Guerriers et Magiciens, High-tech
totalement absent, assez peu d'humour au second degré). Mais comme en litterature ou en musique, c'est toujours
important d'avoir des points de référence. Ce jeu en fait partie, et comme je
le disais déjà pour le premier épisode début 1999, on peut dire que Baldur's
Gate 2 fera date dans l'histoire des jeux vidéos comme Quake a marqué les
esprits dans un genre différent. C'est LE jeu de cette fin d'année sur PC dans
la catégorie "JdR". Du travail d'artiste, merci Black Isle !
Jeu fini :
Après de loooongues heures passées sur ce chef d'oeuvre, il me tarde déjà de
repartir dans l'add-on de BG2, annoncé il y a peu pour fin 2001. L'intrigue et
les combats sont parfaitement réglés, avec suffisament de classes différentes
et de quêtes annexes pour avoir envie d'y rejouer une seconde fois. Le seul
combat qui m'ait réellement posé problème était celui contre le Dragon dans
la ville des Elfes (j'ai dû diminuer la difficulté dans les options de
gameplay ;-p ). La puissance des personnages lorsqu'ils atteignent les niveaux
15+ est phénoménale (guerriers super balaises, sorts destructeurs, etc), à
tel point que le combat final est "relativement" aisé si vous avez
monté vos persos correctement et savez utiliser leurs compétences !
L'équipement disponible frise l'overdose à tel point qu'il vous faudra faire
des choix drastiques (pas de banque dans BG !). Tout simplement le meilleur de
sa catégorie pour l'année 2000/2001, sachant que Baldur's Gate est le dernier
représentant d'un genre graphique appelé à disparaitre : la 3D isométrique.
Les prochains jeux attendus en JdR solos (Morrowind par exemple) seront full-3D.
Merci Bioware et Interplay, et vivement l'add-on BG2 !
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